19 juillet 2023

Tribune de Gérard Gomez, président de la CMA Nouvelle-Aquitaine, suite de la décision prise lundi 17 juillet par le conseil d’administration de France Compétences de baisser les niveaux de prise en charge (NPEC) de l’apprentissage.

« En tant que président de la Chambre de métiers et de l’artisanat de Nouvelle-Aquitaine, je suis profondément consterné par la décision prise lundi 17 juillet par le conseil d’administration de France Compétences de baisser les niveaux de prise en charge (NPEC) de l’apprentissage.

Cette mesure est tout simplement incompréhensible et va à l’encontre des objectifs fixés par le gouvernement lui-même. D’un côté, nous entendons celui-ci afficher son ambition de former 1 000 000 d’apprentis d’ici 2027, et affirmer vouloir remédier au manque de main-d’œuvre qualifiée dans notre pays. De l’autre côté, nous sommes confrontés à une décision de réduction des financements des outils de formation qui se révèlent efficaces pour atteindre ces objectifs. C’est tout simplement aberrant !

Comment pouvons-nous prétendre vouloir développer l’apprentissage et réduire le manque de main-d’œuvre, tout en réduisant les moyens alloués à une formation de qualité ? Cela ne fait que mettre en péril notre avenir. Si cette décision de France Compétences devait être définitive, nous assisterions à un coup de frein brutal de l’apprentissage. Il est grand temps de changer notre perspective sur la formation professionnelle. Il est crucial de cesser de considérer le coût de celle-ci comme une simple charge pour l’État. Au contraire, nous devons la percevoir comme un véritable investissement pour l’avenir de nos territoires, de nos entreprises et de nos jeunes qui sont de plus en plus attirés par les métiers de l’artisanat.

On peut légitimement se demander si on ne veut pas casser les CFA de l’artisanat, des établissements qui ont fait la preuve de leur efficacité pour former les salariés et plusieurs générations d’entrepreneurs de l’artisanat. Ils sont des acteurs clés dans la transmission des savoir-faire, de la préservation de nos métiers traditionnels et de l’insertion professionnelle. Pourquoi brider leur potentiel en réduisant les moyens qui leur sont alloués ?

Avec mes collègues élus de la CMA Nouvelle-Aquitaine, j’appelle donc le gouvernement à ne pas suivre cette orientation et à garantir des niveaux de prise en charge de l’apprentissage à la hauteur des enjeux. Nous avons besoin d’une politique forte de soutien à l’apprentissage, qui valorise nos métiers, encourage l’entrepreneuriat et donne toutes les chances à nos jeunes de s’épanouir professionnellement. L’avenir de notre pays se joue maintenant. Ne laissons pas passer cette opportunité de former une génération compétente, motivée et prête à relever les défis de demain ».

Gérard Gomez, président de la CMA Nouvelle-Aquitaine